Avant l’heure – Mr Smith goes to Washington

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Washington, nous voici.

Nouvelle récolte de sujets millésimés 2012, pour la session organisée en Amérique du Nord. Encore une fois, il ne s’agit pas d’en déduire les sujets qui seront proposés en métropole, mais de se mettre à l’épreuve, en évaluant sa propre aptitude à prendre en charge l’un des trois sujets proposés. Normalement, à une semaine de l’échéance, le candidat préparé devrait voir en ces sujets davantage un potentiel qu’un obstacle.

Pas de filière technique en Amérique; en revanche, à la différence de Pondichéry, on y maintient une série littéraire :

Série littéraire

Sujet n°1 :

Respecter autrui, est-ce s’abstenir de le juger ?

Sujet n° 2 :

L’histoire est-elle ce qui arrive à l’homme ou ce qui arrive par l’homme ?

Sujet n°3 :

« La liberté ne consiste donc pas dans des déterminations indépendantes de l’action des objets , et de toute influence des connaissances que nous avons acquises. Il faut bien que nous dépendions des objets par l’inquiétude que nous cause leur privation , puisque nous avons des besoins ; et il faut bien encore que nous nous réglions d’après notre expérience sur le choix de ce qui peut nous être utile , puisque c’est elle seule qui nous instruit à cet égard. Si nous voulions une chose indépendamment des connaissances que nous en avons , nous la voudrions , quoique persuadés qu’elle ne peut que nous nuire. Nous voudrions notre mal pour notre mal ; ce qui est impossible.
La liberté consiste donc dans des déterminations qui, en supposant que nous dépendons toujours par quelque endroit de l’action des objets , sont une suite des délibérations que nous avons faites , ou que nous avons eu le pouvoir de faire.
Confiez la conduite d’un vaisseau à un homme nui n’a aucune connaissance de la navigation, le vaisseau sera le jouet des vagues : mais un pilote habile en saura suspendre, arrêter la course ; avec un même vent, il en saura varier la direction, et ce n’est que dans la tempête que le gouvernail cessera d’obéir à sa main. Voilà l’image de l’homme. »

Condillac, Traité des sensations 

 

Série économique et sociale

Sujet n°1 :

Ce qui est indémontrable n’a t-il aucune valeur ?

Sujet n°2 :

Le souci de justice peut il légitimer la désobéissance ?

Sujet n°3 :

« La communication des idées marquées par les mots n’est pas la seule ni la principale fin du langage, comme on le suppose communément. il y a d’autres fins, comme éveiller une passion, provoquer une action ou en détourner, mettre I’esprit dans une disposition particulière. La première fin est, dans de nombreux cas, purement subordonnée à celles-ci, et parfois complètement omise quand elles peuvent être atteintes sans elle, comme cela n’est pas rare, je pense, dans l’usage familier du langage. J’invite le lecteur à réfléchir et à se consulter, pour voir s’il n’arrive pas souvent, quand il écoute ou lit un discours, que les passions de la crainte, de l’amour, de la haine, de l’admiration, du mépris, ou d’autres encore, naissent immédiatement dans son esprit à la perception de certains mots, sans que des idées s’interposent. Au début, sans doute, les mots peuvent avoir occasionné les idées propres à produire ces émotions ; mais on trouvera, si je ne me trompe, qu’une fois le langage devenu familier, l’audition des sons ou la vue des lettres sont souvent immédiatement accompagnées des passions, qui, au début, avaient coutume d’être produites par l’intervention d’idées, maintenant complètement omises. »

BERKELEY. Principes de ta connaissance humaine.

Série scientifique

Sujet n°1 :

Vivre en société m’empêche t-il d’être moi-même ?

Sujet n°2 :

Est-ce l’intention qui fait la valeur morale de nos actes ?

Sujet n°3 :

« Nous savons tous ce qui, dans le train ordinaire de la vie, serait appelé un miracle.De toute évidence, c’est simplement un événement tel que nous n’avons jamais rienvu encore de semblable. Supposons maintenant qu’un tel événement se produise.Imaginez le cas où soudain une tête de lion pousserait sur les épaules de l’un d’entrevous qui se mettrait à rugir. Certainement ce serait là quelque chose d’aussiextraordinaire que tout ce que je puis imaginer. Ce que je suggérerais alors, une foisque vous vous seriez remis de votre surprise, serait d’aller chercher un médecin, defaire procéder à un examen scientifique du cas de cet homme et, si ce n’étaient lessouffrances que cela entraînerait, j’en ferais une vivisection. Et à quoi aurait abouti lemiracle ? Il est clair en effet que si nous voyons les choses de cet œil, tout ce qu’il ya de miraculeux disparaît ; à moins que ce que nous entendons par ce termeconsiste simplement en ceci : un fait qui n’a pas encore été expliqué par la science,ce qui à son tour signifie que nous n’avons pas encore réussi à grouper ce fait avecd’autres à l’intérieur d’un système scientifique. Ceci montre qu’il est absurde de dire« la science a prouvé qu’il n’y a pas de miracles ». En vérité, l’approche scientifiqued’un fait n’est pas l’approche de ce fait comme miracle. En effet, vous pouvez bienimaginer n’importe quel fait, il n’est pas en soi miraculeux, au sens absolu de ceterme. »

WITTGENSTEIN- Conférence sur l’Éthique

 référence de l’illustration : http://browse.deviantart.com/?qh=&section=&global=1&q=exam#/d3ei22i

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