Sparte

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1814 --- by Jacques Louis David --- Image by © The Gallery Collection/Corbis

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1814 ; Jacques Louis David — Leonidas aux Thermopyles

En évoquant en cours l’opposition des cités de Sparte et Athènes, il est apparu comme un vif intérêt pour cet épisode historique ainsi que pour la comparaison entre les principes gouvernant ces deux types d’organisation sociale. Sans doute est-ce dû d’une part au fait que le film 300 a popularisé les spartiates et leur mode d’éducation particulière. Sans doute est-ce aussi le fait que la description de Sparte contraste énormément avec la manière dont on se représente couramment la vie grecque, représentation qui a généralisé la vie athénienne à l’ensemble de la civilisation grecque, oubliant qu’il ne s’agissait en fait que d’un assemblage mouvant et fragile de cités qui ne se fondaient pas sur les mêmes constitutions, et qui se faisaient la guerre tant que la nécessité de se liguer ne s’imposait pas.

Pour ceux qui sont intéressés par les spécificités de cette cité, et qui veulent aller plus loin que la version très épique et partiale qu’en donne le film 300, voici donc une émission, diffusée sur France inter, intitulée 2000 ans d’histoire, qui creuse un peu les sources historiques sur la vie de ces hommes (dont on a un peu trop tendance à oublier qu’ils avaient des femmes, qui disposaient de leur propre entrainement) caractérisés par leur bravoure, leur courage, leur obéissance, certes, mais aussi par l’acceptation d’un mode de vie qu’on ne peut qu’apparenter aux plus durs des totalitarismes

En illustration : Le tableau de J.L. David : Léonidas aux Thermopyles (1814). Voilà sans doute une illustration de cet évènement historique qui aurait déplu aux spartiates eux-mêmes tant elle privilégie la grâce et l’élégance des corps à la rudesse des valeurs centrales de Lacédémone. On a ici quelque chose qui pourrait ressembler à une vision athénienne du courage spartiate. D’une certaine manière, on a là une des illustrations de la vision globalisante de la Grèce antique, oubliant qu’elle se constituait sur des oppositions majeures, et non sur une unité culturelle.

Mieux vaudrait finalement se fier à la façon dont Zack Snyder a adapté la bande dessinée de Frank Miller, 300, au cinéma, dans tout ce qu’elle a de conforme, idéologiquement et donc esthétiquement, avec l’esprit de Sparte, dans tout ce qu’elle a de discutable dès lors, confrontée à notre propre pensée contemporaine. Il faut regarder 300 avec un oeil critique. Mais si on a un oeil critique, on peut regarder 300, et éprouver physiquement, toutes proportions gardées évidemment, cette forme d’énergie qui animait les spartiates.

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