Vinyl

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Où : La Maison Rouge
10 boulevard de la bastille
75012 paris
Quand : jusqu’au 16 Mai 2010
Combien ça coûte : 7€ en plein tarif, 5€ pour les étudiants et moins de 18 ans.
Site de la Maison Rouge : http://www.lamaisonrouge.org

La relégation de la musique « pop » du côté obscur de la culture, particulièrement en France, a pour effet de gommer, jusqu’à le faire disparaître, le lien pourtant étroit qui a toujours été maintenu entre cette sphère réputée futile, et l’art contemporain dans ce qu’il a de plus sérieux.

L’exposition Vinyl, organisée à la Maison Rouge, tente de remettre ce lien en lumière, en proposant au public une collection de disques vinyl (ou, comme on en faisait au vingtième siècle), rassemblée par Guy Schraenen, un collectionneur passionné de tout ce qui concerne, justement, le son et l’art.

L’exposition aborde plusieurs dimensions de ce lien entre musique pop et art contemporain, qui vont de l’intervention des artistes eux mêmes sur les pochettes (et ça va du plus connu, Warhol et les pochettes du Velvet Underground, Hamilton et la géniale pochette du double blanc des Beatles, aux plus récentes collaborations entre Sonic Youth et des noms vivants de l’art contemporain, tels que Richard Kern, Gerhard Richter, Mike Kelley, Richard Prince ou, même, William Burroughs (et là, normalement, si tu es un lecteur un tout petit peu curieux, les noms cités doivent susciter chez toi une envie irrésistible d’aller taper tous ces patronymes dans le premier moteur de recherche venu, ou de courir voir cette exposition)), aux intrusions de ces mêmes artistes dans le domaine même du disque, quand ils décident d’appliquer leurs principes à la mise en scène de sons, ce qui est toujours passionnant.

Ainsi, pour ceux qui ont un peu de mal à se repérer dans les courants de l’art contemporains, c’est là une porte d’entrée idéale, car en lien avec une culture tout de même préexistante, et il n’est jamais inutile de disposer soi même d’une plateforme de lancement personnelle, depuis laquelle on pourra déployer son savoir. Alors, l’avant-garde des années 1920 , le Dadaïsme et le Futurisme, les mouvements plus récents comme Fluxus, le Nouveau Réalisme, le Pop Art, le groupe Zaj ou l’art conceptuel trouveront sans doute une place un peu plus précise dans les mémoires. On leur redonnera surtout, à travers ces performances sonores (qui souvent, accompagnaient des performances plastiques qu’on aura alors l’occasion de découvrir), leur énergie propre, car c’est bien de cela qu’il s’agit le plus souvent dans ces mouvements qui avaient tiré toutes les conséquences du trajet déjà effectué par la peinture, qui avait rompu les amarres avec le réel et sa représentation.

On ne saurait trop dire, dès lors, à quel point cette exposition est une occasion, rare, de rencontrer les oeuvres sur le terrain de la vie, hors des lieux funéraires où leur officialisation a trop tendance à les enterrer.

Illustrations : Deux pochettes de Sonic Youth (pour échapper aux sempiternelles références aux grands pochettes du Velvet, ou des Rolling Stones): Dirty (1992), avec la poupée tricotée de Mike Kelley; et The Eternal (2009), et sa toile de John Fahey en guise de pochette.

Pour ceux qui ont envie de constater qu’en fait, ils ont déjà croisé l’art contemporain de près, voici une page qui recense quelques unes des collaborations les plus connues (cliquez ici), mais franchement, l’exposition de la Maison Rouge va beaucoup, BEAUCOUP plus loin dans cette relation.

Le site de l’exposition : http://www.lamaisonrouge.org/spip.php?article155&date=cours

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