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En jetant un coup d’oeil aux statistiques de consultation de ce blog, je constate que de nombreux lecteurs atterrissent ici après avoir googlé le sujet que, probablement, un collègue aura confié à leurs bons soins, « Peut-on reprocher à la philosophie d’être inutile ? », dont on avait, il y a des lustres, publié ici même un semblant de corrigé. Passons sur le fait qu’à strictement parler, ce sujet ne devrait plus être, aujourd’hui, proposé aux candidats du baccalauréat, puisque aucune des notions au programme n’y est explicitement évoquée (mais cette règle connait parfois des exceptions). Passons aussi sur le fait qu’il soit sans doute peu recommandable de lire sur le net le sujet qu’on doit traité développé par quelqu’un d’autre, dans la mesure où il semble difficile de digérer suffisamment bien la pensée d’autrui pour, en quelques heures, la cuisiner à son tour. Mais comme on aime aider son prochain, on partagera donc une nouvelle tranche de pensée foucaldienne, exposée à l’oral en 1966 à la télévision, parce que, cher candidat au baccalauréat auquel le professeur a proposé ce sujet fort intéressant quoique pas évident à traiter, Michel Foucault semble avoir, aux alentours de la onzième minute de ce document, avoir deux mots à te dire. Ca va assez vite, ça ne pourra pas être copié collé directement dans la dissertation que tu dois produire, mais ça pourrait te faire réfléchir, ce qui a priori ne devrait pas faire de mal à ton devoir, et à toi, aussi, par la même occasion.

Et après tout, cela concernera aussi les élèves qui entament en ma compagnie cette année : nous sommes sur d’autres axes de réflexion, puisque nous mettons en place une espèce de superstructure de pensée, de cadre à l’intérieur duquel le reste de l’année prendra place, tentant de définir les rouages essentiels, et les attitudes requises par la pratique de la philosophie, ce qui nous conduit à tenter de définir ce qui est par nature en mouvement, et déborde donc sans cesse de sa propre définition. A vous aussi, Michel Foucault semble avoir quelque chose à dire.

Au passage, on remarquera que Foucault semble assez content de lui. A comparer son ton et son attitude avec ceux qu’on peut observer chez Bachelard par exemple (que nous partagerons très prochainement ici même), on pourrait en conclure que Foucault manque de modestie. Et sans doute est-il en effet assez satisfait. Mais c’est aussi la marque de ceux qui parlent avec une autorité qu’ils ne tirent pas de l’institution, mais du fait qu’ils soient les auteurs de leur propre discours. Et si ce petit quart d’heure passé à écouter et regarder l’auteur de Les Mots et les choses ne peut remplacer la lecture de ce livre, on remarquera tout de même que le propos de Foucault permettrait à n’importe qui d’autre que lui, s’il en était lui même l’auteur, d’être assez content de soi. Cette pensée est singulière et décapante, elle présente de façon claire des propositions qui pourtant sont très loin des « évidences » non argumentées auxquelles nous sommes habitués.

En cette période de l’année où nous cherchons quelles attitudes il s’agit d’adopter quand on se lance en philosophie, un peu comme un débutant en sports de combat apprend tout d’abord les quelques positions de base de l’art qu’il souhaite maîtriser, disposer de tels documents n’est peut être pas tout à fait inutile, même si les raisons de les partager dépassent en fait et de loin les seuls critères d’utilité.

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