S’hasarder

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Au fil des billets consacrés à la Lettre à Ménécée, aussi longs que le texte est bref, on aura compris que si chacun est invité à entrer en épicurisme, nul n’y entre tout à fait s’il n’est physicien. Non pas qu’Epicure puisse être considéré comme un physicien au sens actuel de ce mot, dans la mesure où il ne met pas en oeuvre un processus de validation par l’expérimentation d’une hypothèse elle même enracinée dans l’observation des phénomènes. Ce qui cherche Epicure, c’est à arracher l’homme au destin, cette forme commune qu’appliquent les philosophies antiques à la vie humaine, à l’exception précisément de l’épicurisme.

Pour que la trajectoire humaine puisse être contingente, il est nécessaire que la contingence soit possible dans la nature. C’est ce que le hasard va apporter à la pensée épicurienne. Ainsi, chez Epicure comme chez Spinoza, l’homme n’est pas un empire dans un empire, mais c’est pour des raisons diamétralement opposées. Si souvent on peut constater que les conseils pratiques prodigués par le stoïcisme et l’épicurisme sont assez semblables, on pourra trouver sur cette question du hasard une différence radicale, puisqu’elle est la source même de leur impossible accord.

Il est donc indispensable de maîtriser un peu le matérialisme épicurien afin de pouvoir commenter correctement ses oeuvres, y compris lorsqu’il s’agit de bonheur. Dans l’émission qui suit, Marcel Conche est reçu par Pascale Lismonde pour dialoguer sur la façon dont le hasard joue un rôle central dans la pensée d’Epicure, légitimant et fondant le discours sur les plaisirs, les dieux, la mort et le bonheur. Une fois encore, sans aucune simplification, le propos est étonnant de clarté :

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